Messages clés
Seize revues systématiques, dont cinq avec métaanalyses, et huit essais cliniques comparatifs randomisés examinent l’efficacité clinique des immunoglobulines intraveineuses (IGIV) employées hors indication dans le traitement d’affections neurologiques ou neuromusculaires.Dans le traitement de l’épilepsie (quatre revues systématiques) ou de la polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique (trois revues systématiques), les résultats sur l’effet des IGIV sont disparates. Les données probantes de trois revues systématiques sont insuffisantes pour évaluer l’efficacité clinique des IGIV dans le traitement de l’encéphalomyélite aigüe disséminée et celles d’une revue systématique sont insuffisantes pour se prononcer quant à l’efficacité clinique des IGIV dans le traitement de la neuropathie périphérique démyélinisante liée à une gammopathie monoclonale IgM ayant une activité anti-MAG.Selon trois revues systématiques, les IGIV ne font pas mieux que le placébo ou que la plasmaphérèse thérapeutique dans le traitement de la myasthénie gravis, alors qu’une revue systématique conclut que les IGIV peuvent améliorer la réponse au traitement. Quant à l’encéphalite, une métaanalyse ne détecte pas de différence entre les IGIV et le placébo sur le plan de l’incapacité ou des évènements indésirables, tandis que trois autres revues systématiques ne peuvent tirer de conclusion ferme sur l’effet du traitement par les IGIV pour cause d’insuffisance des données probantes. Les IGIV ne font pas mieux que le placébo dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, mais sont associées à moins d’évènements indésirables. Les IGIV ne sont pas plus efficaces que le placébo dans le traitement du syndrome postpoliomyélitique, et l’on ne dit rien des évènements indésirables. Quant à l’encéphalite focale de Rasmussen, une revue systématique ne relève pas suffisamment de données sur les IGIV, tandis qu’une autre revue systématique ne voit pas de différence entre les IGIV et le tacrolimus dans le traitement de cette maladie.Selon trois revues systématiques, les IGIV pourraient être plus efficaces que la plasmaphérèse thérapeutique dans le traitement du syndrome de Guillain-Barré chez l’enfant; toutefois, une revue systématique indique que la plasmaphérèse thérapeutique produit de meilleurs résultats que les IGIV dans le traitement d’enfants atteints d’une affection neuropsychiatrique auto-immune liée à une infection streptococcique. Une revue systématique constate que les immunosuppresseurs rituximab et mycophénolate sont plus efficaces que les IGIV dans le traitement de la neuromyélite optique aigüe et que les immunosuppresseurs mitoxantrone, cyclophosphamide et natalizumab font mieux que les IGIV dans le traitement de la sclérose en plaques chez l’enfant. Cependant, les IGIV sont plus efficaces que le placébo dans le traitement de la sclérose en plaques chez l’adulte, alors qu’une autre revue systématique ne peut se prononcer quant à l’efficacité clinique comparative des IGIV et du placébo dans le traitement de la neuromyélite optique aigüe pour cause d’insuffisance des données.Bien que plusieurs études concluent que les IGIV employées hors indications dans le traitement d’affections neurologiques ou neuromusculaires s’avèrent prometteuses comparativement au placébo ou à d’autres options thérapeutiques, nombre d’études retenues sont exposées à un grand risque de biais en raison de la rareté de la maladie (ou résultat), de la petite taille de l’échantillon (puissance insuffisante), du plan ouvert, du bref suivi, de la participation de l’industrie ou du non-enregistrement du protocole. Par conséquent, la prudence est de mise dans l’interprétation des résultats. Il ne sera possible de tirer de solides conclusions qu’avec des données de grande qualité provenant d’études à long terme de vaste envergure.