Messages clés
Trois revues systématiques, deux essais cliniques comparatifs randomisés (ECR) et neuf études non randomisées de paramètres d’innocuité forment le corpus de données probantes examiné ici. Les revues systématiques et les ECR évaluent des paramètres dans une période de 12 à 16 semaines, alors que les études non randomisées font le suivi pendant plusieurs années. Peu d’études comparent directement la cyclosporine à des traitements systémiques classiques ou à des médicaments biologiques. Seul un ECR compare directement la cyclosporine et des médicaments biologiques.Une revue systématique et une métaanalyse en réseau rigoureuses ne décèlent pas de différence entre la cyclosporine et le méthotrexate (comparaison directe) quant à la réponse selon l’indice Psoriasis Area and Severity Index (PASI 90, PASI 75) et au score PGA (Physician Global Assessment) de 0 ou de 1. Dans la métaanalyse en réseau, la cyclosporine se montre inférieure à certains médicaments biologiques sur ces plans. Dans deux ECR non couverts par les revues systématiques, il n’y a pas de différence statistiquement significative entre la cyclosporine et le méthotrexate ou entre la cyclosporine et l’étanercept ou l’ustékinumab pour ce qui est de l’indice PASI. La taille de l’effectif de ces études est respectivement de 34 et de 150 personnes; ces études n’ont probablement pas la puissance suffisante. Une métaanalyse ne constate pas de différence statistiquement significative entre la cyclosporine et les médicaments biologiques ou les traitements systémiques classiques en ce qui a trait aux évènements indésirables. Il en va de même pour ce qui est des évènements indésirables graves, bien que la prudence s’impose dans l’interprétation de cette constatation en raison de la rare fréquence de ces évènements. Les études non randomisées offrent un aperçu de l’innocuité à long terme, notamment en ce qui a trait aux infections, aux évènements cardiovasculaires et à l’arrêt de traitement. Toutes les études non randomisées se sont déroulées en Europe, de sorte que l’on ne sait pas dans quelle mesure leurs résultats sont applicables dans le contexte canadien.Rien n’est établi encore quant au choix optimal du traitement de première intention du psoriasis en plaques modéré à grave. Au vu de l’absence de données sur l’efficacité à long terme, de données sur l’innocuité du médicament au Canada et de comparaisons directes entre la cyclosporine et les médicaments biologiques, force est de constater que les données probantes sont limitées.