Messages clés
Trois essais cliniques comparatifs randomisés (ECR) et deux publications rendant compte d’une même étude de cohorte sans répartition aléatoire portent sur l’efficacité clinique d’interventions centrées sur la prévention du suicide, comparativement à des interventions non axées sur le suicide en particulier, dans la prise en charge d’une crise suicidaire. L’un des essais cliniques comparatifs randomisés examine des membres de l’armée américaine, tandis que les autres études examinent des civils. Les deux comptes rendus de l’étude sans répartition aléatoire décrivent les résultats de la phase pilote pour le plus ancien et les résultats de la phase de suivi à long terme pour le plus récent. Nous n’avons pas relevé d’études admissibles décrivant l’efficacité clinique comparative de deux interventions ou plus axées sur la prévention du suicide dans la prise en charge de la crise suicidaire.Les trois ECR font état d’une amélioration sur le plan des idées et du comportement suicidaires après une intervention centrée sur la prévention du suicide comme après une intervention générique, pas axée sur le suicide; cependant, ils ne rapportent pas de différences statistiquement significatives constantes entre les groupes d’intervention. Les deux comptes rendus de l’étude sans répartition aléatoire soulignent l’amélioration statistiquement significative sur le plan des idées et du comportement suicidaires dans la période allant de l’admission à la sortie de l’hôpital avec l’intervention axée sur la prévention du suicide comparativement à l’intervention qui ne porte pas précisément sur le suicide; toutefois, cette amélioration relative ne persiste pas durant le suivi de six mois. Du nombre des autres paramètres examinés figurent des aspects de la santé mentale et du bienêtre et l’utilisation de soins et de services de santé. Comme il en va des résultats ayant trait à la prévention du suicide, les études retenues rapportent en général une amélioration de la santé mentale et du bienêtre, ainsi que sur le plan de l’utilisation des soins et des services de santé, qu’il s’agisse d’une intervention axée sur la prévention du suicide ou d’une intervention qui ne porte pas précisément sur le suicide, mais l’on n’observe pas de différences durables entre les groupes. Les auteurs de la plupart des études estiment que les interventions, qu’elles soient axées sur la prévention du suicide ou non, sont efficaces en situation de crise suicidaire. Toutefois, en l’absence de données à long terme et de données homogènes soutenant l’efficacité relative de l’intervention axée sur la prévention du suicide comparativement à l’intervention non centrée sur le suicide, il s’avère nécessaire de poursuivre la recherche sur ce sujet.