L'administration de naloxone à domicile ou dans la collectivité : efficacité clinique, rapport cout/efficacité et lignes directrices

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1221-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique de la naloxone administrée en milieu extrahospitalier ou à domicile?
  2. Quel est le rapport cout/efficacité de la naloxone administrée en milieu extrahospitalier ou à domicile?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l’administration de la naloxone?

Messages clés

Nous avons relevé une revue systématique (RS), deux études non randomisées, une étude cout/efficacité et deux guides de pratique. Dans la RS, des données probantes indiquent que la naloxone à domicile est associée à une réduction de la mortalité par surdose. Une étude faisant l’objet de la RS montre qu’avec la naloxone à domicile, le rétablissement est meilleur qu’avec les soins usuels, et les évènements indésirables sont minimes. Une étude non randomisée indique que les patients à qui l’on a prescrit à la fois un opioïde pour des douleurs chroniques et la naloxone fréquentent moins souvent les urgences que les patients à qui on n’a pas prescrit la naloxone avec l’opioïde. Toutefois, une étude populationnelle, qui ne décrit pas précisément l’intervention ni la population, constate que la mise en uvre d’un programme national de naloxone à domicile n’est pas associée d’une manière significative aux demandes d’intervention ambulancière pour cause de surdose d’opioïdes en Écosse.Dans une analyse cout/efficacité où 30 % des héroïnomanes ont de la naloxone en prescription, l’analyse de référence démontre qu’il peut y avoir une diminution des décès par surdose de 6,6 % et 2 500 décès prématurés de moins avec la distribution de naloxone dans la collectivité au cout différentiel de 899 £ par année de vie gagnée ajustée en fonction de la qualité dans un groupe de 200 000 héroïnomanes.Les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et celles de l’American Society of Addiction Medicine (ASAM) recommandent l’administration de naloxone en cas de surdose d’opioïdes et l’accès à la naloxone pour les personnes atteintes d’un trouble lié à l’usage d’opioïdes et les personnes susceptibles d’être témoins d’une surdose. Elles recommandent également d’offrir de la formation sur l’administration du médicament aux patients comme aux personnes susceptibles d’intervenir en cas de surdose. L’OMS préconise la naloxone en cas de surdose pour son efficacité, quelle que soit la voie d’administration. Celle-ci est à choisir selon la préparation disponible, l’habileté à l’administrer et le milieu. L’ASAM, dont les recommandations sont énoncées sans mention des données probantes à leur appui, ne recommande pas la naloxone chez la femme enceinte aux prises avec un trouble lié à l’usage d’opioïdes, sauf si sa vie est en danger.L’examen rapide est limité par l’absence d’essais comparatifs randomisés, d’études effectuées au Canada, d’études portant précisément sur l’innocuité de la naloxone et de comparaisons directes entre des premiers intervenants non professionnels et professionnels.Des études canadiennes sur l’efficacité clinique et le rapport cout/efficacité des trousses de naloxone à administrer à domicile ou dans la collectivité pourraient permettre de réduire l’incertitude à ce sujet.