Je vais simplement lui prescrire de l’aspirine…

Marie est une femme en bonne santé de 74 ans. Elle prend de l’acétaminophène contre l’arthrose, car, il y a plusieurs années, un AINS avait causé une hémorragie digestive chez elle. Vous venez de poser un diagnostic de fibrillation auriculaire non valvulaire persistante chez Marie et lui avez prescrit un bêtabloquant pour régulariser son rythme cardiaque. Que lui prescrirez-vous pour la prévention de l’AVC?

Vous savez que Marie doit prendre un anticoagulant pour la prévention de l’AVC, mais comme le risque d’hémorragie vous inquiète, vous lui prescrivez une faible dose d’AAS plutôt que la warfarine. Vous savez que l’efficacité de l’AAS est moindre, mais son innocuité est-elle plus grande?

Des recherches récentes de l’ACMTS ont confirmé que la warfarine est plus efficace que l’AAS pour prévenir l’AVC et qu’elle n’accroit pas le risque d’hémorragie par rapport à l’AAS. En fait, par rapport à tous les anticoagulants oraux utilisés contre la fibrillation auriculaire, l’AAS (avec ou sans clopidogrel) est associé à un risque d’hémorragie semblable ou supérieur. Tous les détails figurent dans ce rapport.

L’AAS est moins couteux, mais il faut aussi tenir compte des couts associés aux AVC et hémorragies supplémentaires qui peuvent survenir. L’AAS est donc moins rentable que la warfarine.

Chez Marie, la warfarine est le médicament de prédilection.

En conclusion

  • Chez les personnes qui peuvent prendre un anticoagulant, il convient d’utiliser un anticoagulant plutôt qu’un antiplaquettaire comme l’AAS.

AAS - acide acétylsalicylique (Aspirin)
AINS - anti-inflammatoire non stéroïdien.