La pharmacogénomique pour orienter le traitement de la dépression : efficacité clinique, rapport cout/efficacité et lignes directrices

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1232-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique de l’analyse pharmacogénomique dans le traitement de la dépression, quelle qu’en soit la gravité?
  2. Quel est le rapport cout/efficacité de l’analyse pharmacogénomique dans le traitement de la dépression, quelle qu’en soit la gravité?
  3. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l’analyse pharmacogénomique dans le traitement de la dépression, quelle qu’en soit la gravité?

Messages clés

L’examen porte sur une évaluation de la technologie de la santé, deux revues systématiques avec métaanalyse, un essai comparatif randomisé et trois évaluations économiques examinant la pharmacogénomique par rapport au traitement usuel dans la prise en charge de la dépression, quelle qu’en soit la gravité. 

L’évaluation de la technologie de la santé indique que les données probantes sur l’analyse pharmacogénomique dans la prise en charge des troubles dépressifs sont limitées et de qualité faible ou très faible pour les différents résultats mesurés. Les auteurs concluent à l’impossibilité de tirer une conclusion au sujet de l’utilisation clinique de la pharmacogénomique pour cause d’insuffisance des données probantes. Une revue systématique avec métaanalyse constate que la prescription guidée par la pharmacogénomique a un effet positif sur la probabilité d’une rémission symptomatique, mais que cela pourrait ne s’appliquer qu’aux personnes atteintes d’une dépression modérée à grave ayant des antécédents de réponse insuffisante ou d’intolérance aux psychotropes utilisés déjà. L’autre revue systématique avec métaanalyse révèle que les données probantes sont limitées en qualité et en quantité et que les études originales évoquant un effet positif de l’analyse pharmacogénomique dans la prise en charge de la dépression majeure sont de faible qualité pour la plus grande partie. L’essai comparatif randomisé ne détecte pas de différence significative dans l’atténuation des symptômes dépressifs ou l’innocuité entre le traitement guidé par la pharmacogénomique et le traitement usuel.

L’évaluation de la technologie de la santé mentionne que les résultats d’une étude cout/efficacité suggèrent que l’analyse pharmacogénomique est modérément rentable, car la probabilité d’un rapport cout/efficacité différentiel en deçà du seuil international de 1 926 $ est de 90 %, tandis qu’une autre étude estime que l’analyse pharmacogénomique ne serait pas rentable si on en juge par rapport au seuil courant de disposition à payer de 50 000 $ l’année de vie ajustée en fonction de la qualité. L’une des revues systématiques rapporte que la probabilité que l’analyse pharmacogénomique soit rentable à ce seuil de disposition à payer est de 94,5 %. L’une des trois évaluations économiques ne peut en arriver à une conclusion sur la rentabilité du dépistage du cytochrome CYP2D6 en soins de santé primaires chez les patients traités par un antidépresseur. Selon deux évaluations économiques, l’analyse pharmacogénomique est dominante par rapport au traitement usuel.

L’ensemble de lignes directrices inclus dans l’évaluation de la technologie de la santé recommande le suivi thérapeutique pharmacologique et le génotypage comme mesures susceptibles d’être instructives en cas de non-observance thérapeutique.