La warfarine fonctionne bien chez mon patient, mais...

Robert est un homme de 58 ans qui souffre d’hypertension et de fibrillation auriculaire et qui prend la warfarine pour la prévention de l’AVC. On mesure son RIN toutes les quatre à six semaines et il est presque toujours dans la marge thérapeutique. La dose de warfarine n’a pas été modifiée depuis six mois et il trouve son traitement facile à gérer.

Robert a vu des renseignements dans Internet sur de nouveaux médicaments pour la prévention de l’AVC. Son compagnon de golf prend un de ces nouveaux médicaments, mais il n’est pas couvert par son assurance. Il coute environ 3 $ par jour, mais, de l’avis du cardiologue, il est plus efficace que la warfarine. Robert se demande s’il ne devrait pas lui aussi prendre ce médicament. Que lui conseilleriez-vous ?

Vous pourriez dire à Robert que les nouveaux anticoagulants oraux (NACO) sont un peu plus commodes – par exemple pas de surveillance du RIN –, mais exigent en revanche une évaluation périodique de la fonction rénale.

Dans l’ensemble, les NACO semblent toutefois avoir peu d’avantages chez les personnes auxquelles la warfarine réussit bien. La recherche a démontré que pour les personnes dont le RIN est dans la marge thérapeutique dans au moins 66 % des cas, les NACO n’ont pas d’avantages supplémentaires au chapitre de la prévention de l’AVC ou des hémorragies majeures.

Vous devrez aussi parler à Robert de la fidélité au traitement. Comme la warfarine a une longue demi-vie, il n’est pas trop grave d’oublier de prendre une dose, car les concentrations sont peu susceptibles de tomber sous le seuil thérapeutique. Par ailleurs, on peut mesurer le RIN pour confirmer que les concentrations sont thérapeutiques.

Robert doit aussi savoir qu’il n’y a pas de médicament qui contrecarre les effets des NACO, non plus que de stratégie éprouvée pour la prise en charge des saignements.

En conclusion

  • Pour les personnes chez qui la warfarine fonctionne bien, rien ne justifie le passage à un NACO.