Le choix du moment de l’administration de l’antibiothérapie contre l’infection àNeisseria gonorrhoeae

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Examen rapide
Numéro de projet :
RC1527-000

Causée par Neisseria gonorrhoeae, la gonorrhée se traite par antibiothérapie, mais est devenue antibiorésistante, ce qui a entrainé une perte d'efficacité du traitement. On peut administrer l'antibiothérapie après un résultat positif au test de dépistage de N. gonorrhoeae, mais, en raison des délais des analyses en labo., on risque de perdre de vue le patient au suivi. L'antibiothérapie probabiliste est plutôt administrée avant la confirmation d'analyse en laboratoire de la présence de N. gonorrhoeae, chez les personnes fortement exposées au risque de contracter la gonorrhée ou celles qu'on risque de perdre de vue au suivi. Administrer le traitement à ce moment pourrait se traduire par un surtraitement de personnes qui ne sont pas atteintes, une antibiorésistance et des effets secondaires. Il est important de trouver le moment idéal pour instaurer une antibiothérapie en tenant compte à la fois des risques d'antibiorésistance et du moment opportun du traitement.

Afin de guider la prise de décision sur le moment où administrer l'antibiothérapie contre une gonorrhée sans complication soupçonnée chez l'adulte et l'adolescent, l'ACMTS a cherché à repérer et à résumer la documentation comparant l'efficacité clinique et l'innocuité de l'administration de l'antibiothérapie après l'obtention des résultats confirmant l'infection (dite différée) et l'administration avant l'obtention des résultats (dite probabiliste). Un spécialiste de l'information a fait une recherche des publications avec comité de lecture et des sources de littérature grise depuis le 1er janvier 2013.

Nous n'avons pas trouvé d'études de l'efficacité clinique et l'innocuité de l'administration différée d'antibiothérapie comparativement à l'administration probabiliste chez l'adulte ou l'adolescent. Nous avons retenu 2 études non randomisées comparant les taux de traitement approprié et de surtraitement chez les personnes ayant reçu une antibiothérapie probabiliste et chez les autres. La proportion de résultats d'analyses confirmant l'infection à N. gonorrhoeae dans le groupe ayant reçu une antibiothérapie probabiliste se situe à moins de 50 %, donc moins de la moitié de ce groupe aurait reçu un traitement probabiliste approprié. Nous avons constaté des taux de surtraitement élevé, qui vont jusqu'à 90 % dans les études. La certitude de ces résultats est très faible en raison de limites méthodologiques des études. Nous avons aussi recensé 5 études à un seul groupe qui examinent ces critères chez les personnes recevant une antibiothérapie probabiliste, dont les résultats concordent généralement avec ceux des 2 études.

Qu'est-ce que ça signifie?

Selon les données probantes, le surtraitement associé à l'antibiothérapie probabiliste serait élevé. Les résultats indiquent qu'il serait utile de faire une évaluation clinique dans le dépistage de l'infection à N. gonorrhoeae. Les répercussions sont incertaines sur l'efficacité de ces résultats pour quant à l'antibiorésistance ou de l'augmentation de la propagation. On pourrait tenir compte, pour le moment d'administration, de facteurs contextuels (prévalence locale et obstacles au traitement).