Les injecteurs sans aiguille dans l'administration de vaccins : efficacité clinique

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1296-000

Question

1. Quelle est l’efficacité clinique comparative des vaccins administrés au moyen d’un injecteur sans aiguille et au moyen d’une seringue avec aiguille chez les personnes de tous âges?

Messages clés

​Nous avons répertorié 14 essais cliniques randomisés (ECR) examinant l’efficacité clinique comparative des vaccins administrés au moyen d’un injecteur sans aiguille et au moyen d’une seringue avec aiguille. Cinq portaient sur le vaccin antigrippal, quatre sur le vaccin antipoliomyélitique inactivé, deux sur le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), un sur le vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l'hépatite B et les infections à Hib (DTC-HB-Hib), un sur le vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) et un sur le vaccin bacille de Calmette-Guérin (BCG). Les essais se penchent sur quatre types d’injecteurs sans aiguille : PharmaJet, Med-Jet H4, Biojector et LectraJet.

En ce qui concerne le vaccin antigrippal, cinq ECR laissent croire que l’administration intradermique par un injecteur sans aiguille produit une réponse immunitaire (séroconversion, séroprotection, niveau d’anticorps) semblable à celle de l’administration intramusculaire par seringue avec aiguille classique. Nous n’avons rien trouvé sur une stratégie visant à réduire la dose à l’aide d’un injecteur sans aiguille.

Pour ce qui est du vaccin antipoliomyélitique inactivé, d’après quatre ECR, comparativement à une dose pleine (0,5 ml) administrée de façon classique par voie intramusculaire, une dose réduite (0,1 ml, soit le cinquième de la dose) administrée par voie intradermique au moyen d’un injecteur sans aiguille produit un taux de séroconversion semblable (réponse initiale et après une dose de rappel), mais un niveau d’anticorps inférieur.

Deux ECR se penchant sur le vaccin ROR indiquent qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative entre un injecteur sans aiguille et une seringue avec aiguille (administration sous-cutanée dans les deux cas) en ce qui concerne la réponse immunitaire (taux de séroconversion, niveau d’anticorps).

En ce qui concerne le vaccin DTC-HB-Hib, le vaccin contre le VPH et le vaccin BCG, la réponse immunitaire (taux de séroconversion ou de séroprotection, niveau d’anticorps ou réponse des cellules T [CD4/CD8]) associée à l’injecteur sans aiguille est aussi semblable à celle associée à l’injection classique.

Tous types de vaccin ou d’injecteur sans aiguille confondus, on note un plus grand nombre d’effets indésirables locaux sollicités ou non (p. ex. rougeur, enflure, induration, infiltration) avec l’injecteur sans aiguille qu’avec la seringue avec aiguille. Toutefois, la fréquence des effets indésirables systémiques sollicités ou non (p. ex. fièvre, céphalée, douleurs musculaires, fatigue, nausée) est plus faible dans le groupe recevant une injection intradermique sans aiguille que dans le groupe recevant une injection intramusculaire classique.

En conclusion, les vaccins administrés au moyen d’un injecteur sans aiguille seraient aussi immunogènes que ceux administrés au moyen d’une seringue avec aiguille. La première méthode serait associée à plus de réactions locales, mais moins d’effets indésirables systémiques que la seconde. Malgré des limites dans la conception des études, l’efficacité clinique et le profil d’innocuité comparatifs des vaccins (p. ex. antigrippal, poliomyélite, ROR) administrés par un injecteur sans aiguille et par une seringue avec aiguille sont cohérents sans égard au type de vaccin ou d’injecteur sans aiguille. Il faudra que d’autres études se penchent sur l’utilisation des injecteurs sans aiguille en tant que stratégie de réduction de la dose, en particulier dans le contexte du vaccin antigrippal.