Les interventions thérapeutiques en ligne dans la prise en charge de l'anxiété : données probantes cliniques

Détails

Fichiers
État du projet:
Terminé
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Examen rapide
Numéro de projet :
RC0984-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique des interventions thérapeutiques en ligne dans le traitement de l’anxiété?

Messages clés

Dans le cadre du présent examen, nous avons évalué dix études, soit trois revues systématiques ou métaanalyses d’essais cliniques comparatifs et randomisés (ECR) et sept ECR qui ne font pas l’objet de l’une ou l’autre des revues systématiques. Toutes les études examinées portent sur des interventions thérapeutiques en ligne dirigées par un thérapeute et axées sur l’anxiété généralisée, le trouble panique ou la phobie sociale. Les études sont hétérogènes quant à l’intervention mise en uvre, aux modalités de la supervision par un thérapeute, aux qualités, titres et degré d’expertise des thérapeutes et aux outils de mesure des résultats. Les participants ont choisi eux-mêmes de participer aux études et, à ce titre, ils sont sans doute représentatifs de patients anxieux très motivés à mettre en application ce qui leur est proposé. Deux métaanalyses et un ECR abordent exclusivement le trouble d’anxiété généralisée. Dans les trois études, les interventions en ligne dirigées par un thérapeute produisent des effets statistiquement significatifs comparativement à la liste d’attente, aux soins usuels, à la communication d’information ou à d’autres placébos psychologiques, d’après plusieurs instruments validés. Deux métaanalyses et deux ECR comptent des patients atteints d’un trouble panique. Les interventions thérapeutiques en ligne sous la supervision d’un thérapeute sont supérieures aux mêmes témoins, en fonction de plusieurs instruments de mesure dans toutes les études sauf une comptant 39 participants atteints d’un trouble panique. Trois métaanalyses et trois ECR examinent l’effet d’interventions thérapeutiques sur le Web sur des personnes atteintes de phobie sociale. Toutes les études démontrent que les interventions sont bénéfiques comparativement aux interventions témoins, passives ou actives. Une étude, qui se penche sur des thérapies individuelles et collectives en ligne dirigées par un thérapeute dans la prise en charge de la phobie sociale, constate que les deux formes de thérapie sont supérieures à la liste d’attente. Une métaanalyse et deux ECR (des personnes âgées de 60 ans ou plus atteintes de divers troubles anxieux) indiquent que les interventions thérapeutiques en ligne supervisées par un thérapeute sont bénéfiques comparativement à la liste d’attente ou à un soutien général hebdomadaire par courriel. Nous n’avons pas cerné de données au sujet de l’anxiété généralisée, du trouble panique ou de la phobie sociale dans les sous-groupes d’intérêt que voici : les militaires, les paramilitaires et les anciens militaires. La plupart des études constatent que la réponse thérapeutique est durable aux suivis allant de 3 à 24 mois quoique ce constat doive être interprété avec prudence vu qu’il n’y a pas de témoins et qu’il est possible que les participants aient amorcé d’autres traitements durant la période de suivi. Trois études font état d’un grand nombre de personnes perdues de vue au suivi, soit une proportion allant de 25 % à 33 %. Les pertes de vue sont du même ordre dans les groupes d’intervention et témoin dans la plupart des études. Dans une étude menée auprès de personnes âgées, la proportion de personnes perdues de vue au suivi est plus grande dans le groupe de l’intervention thérapeutique en ligne que dans le groupe à qui l’on a offert un soutien général hebdomadaire par courriel (33 % versus 3 %). Le corpus de données probantes donne à penser que les interventions thérapeutiques en ligne supervisées par un thérapeute sont efficaces dans le traitement de l’anxiété généralisée, du trouble panique et de la phobie sociale comparativement à la liste d’attente ou à des interventions témoins actives, mais qu’elles produiraient le même effet que la thérapie cognitivocomportementale en personne.