Les traitements peu effractifs contre les symptômes des voies urinaires basses chez les patients atteints d'une hyperplasie bénigne de la prostate : efficacité clinique

Détails

Fichiers
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1172-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique de certains traitements peu effractifs visant à traiter les symptômes des voies urinaires basses chez les patients atteints d’une hyperplasie bénigne de la prostate?

Messages clés

Nous avons recensé quatre revues systématiques récentes, deux essais cliniques randomisés (ECR) et une étude comparative rétrospective portant sur l’efficacité clinique et l’innocuité de techniques chirurgicales peu effractives visant à traiter les symptômes des voies urinaires basses chez les patients atteints d’une hyperplasie bénigne de la prostate. Les revues systématiques, menées de façon rigoureuse et exhaustive, font état de nombreux indicateurs de résultats et évaluent l’embolisation des artères prostatiques, la pose d’implants urétraux prostatiques, et la résection transurétrale de la prostate. On note toutefois un chevauchement important entre les populations étudiées ainsi qu’un biais apparent dans certaines des recherches originales. Un ECR sur l’aquablation est décrit dans quatre articles. On remarque cependant des signes de biais de sélection et un manque de cohérence dans la déclaration des résultats dans ces études. Bien que les auteurs des revues systématiques ne soient pas en situation de conflit d’intérêts, ceux des ECR sont commandités par le fabricant d’une technologie à l’étude. Pour ces raisons, notamment, la vigilance est de mise au moment de tirer des conclusions de ce rapport.L’effet des traitements a été évalué selon plusieurs indicateurs, notamment le soulagement des symptômes, la qualité du rétablissement, la qualité de vie et l’innocuité. D’après les résultats des quatre études portant sur un même ECR, il n’y a aucune différence entre l’aquablation et la résection transurétrale quant au soulagement des symptômes après six et douze mois, sauf chez les hommes ayant une prostate de 50 ml ou plus. Chez cette sous-population, l’aquablation semblait supérieure à la résection en ce qui concerne l’évolution du débit urinaire maximal du début de l’étude à six mois plus tard. Les conclusions concernant l’embolisation des artères prostatiques et la pose d’implants urétraux prostatiques étaient partagées. Par ailleurs, d’après une métaanalyse, le débit urinaire maximal après le traitement et l’évolution des scores qualifiant la fonction éjaculatoire indiqueraient que l’embolisation est supérieure à la résection. En revanche, les scores de qualité de vie et le volume prostatique après le traitement de même que le soulagement des symptômes laissent plutôt entendre que la résection et la prostatectomie sont supérieures à l’embolisation. De même, l’évolution de la fonction éjaculatoire après 12 mois et de la qualité du rétablissement après 12 et 24 mois donnent à penser que la pose d’implants est supérieure à la résection transurétrale, tandis que l’amélioration des symptômes après 12 et 24 mois semble indiquer le contraire. En général, les indicateurs concernant l’innocuité semblent pencher du côté des techniques chirurgicales peu effractives plutôt que de celui de la résection transurétrale. D’après trois recherches originales portant sur le même ECR, les hommes ayant subi une aquablation présentent une incidence moyenne de complications inférieure à ceux ayant subi une résection transurétrale pendant les six premiers mois. Une recherche originale portant sur le même ECR fait état de résultats semblables après 12 mois. Deux revues systématiques indiquent que l’embolisation des artères prostatiques et de la pose d’implants urétraux prostatiques seraient supérieures à la résection transurétrale pendant les 12 mois suivant le traitement. En outre, selon un ECR, la pose prostatiques serait supérieure à la résection 24 mois après le traitement.Nous n’avons pas trouvé de données comparatives sur les temps de rétablissement après la chirurgie, ni de données comparatives examinant la thérapie thermale à la vapeur d’eau. De même, aucune étude ne comparait les interventions chirurgicales peu effractives à la modification des habitudes de vie, à l’observation vigilante ou à la prise en charge médicale, et aucune étude n’avait été menée au Canada.