L'ivermectine dans le traitement de la gale : efficacité clinique et rapport cout/efficacité comparatifs et lignes directrices

Détails

Fichiers
Gamme de produits:
Examen d’une technologie de la santé
Sous-type de projet :
Synthèse accompagnée d'une évaluation critique
Numéro de projet :
RC1116-000

Question

  1. Quelle est l’efficacité clinique comparative de l’ivermectine orale et de l’ivermectine topique dans le traitement de la gale?
  2. Quelle est l’efficacité clinique comparative de l’ivermectine orale et des scabicides dans le traitement de la gale?
  3. Quelle est l’efficacité clinique comparative de l’ivermectine topique et des scabicides dans le traitement de la gale?
  4. Quel est le rapport cout/efficacité comparatif de l’ivermectine orale et des scabicides dans le traitement de la gale?
  5. Quel est le rapport cout/efficacité comparatif de l’ivermectine topique et des scabicides dans le traitement de la gale?
  6. Que disent les lignes directrices fondées sur des données probantes au sujet de l’ivermectine dans le traitement de la gale?

Messages clés

Nous avons recensé trois revues systématiques, un essai clinique comparatif randomisé et trois guides de pratique pertinents eu égard aux questions de recherche.Aucune donnée probante concluante n’atteste d’une différence d’efficacité clinique sur les plans de la guérison ou de la disparition des lésions entre l’ivermectine orale et l’ivermectine topique dans le traitement de la gale. Il y aurait moins de démangeaisons persistantes avec l’ivermectine topique qu’avec l’ivermectine orale. Il n’y a aucune différence entre les deux formes pharmaceutiques pour ce qui est du pourcentage de patients ayant subi au moins un évènement indésirable.Les données probantes issues des revues systématiques indiquent que l’ivermectine orale est moins efficace que la perméthrine topique dans le traitement de la gale une à deux semaines après l’instauration du traitement, mais la différence disparait par la suite. Il n’y a pas de différence entre les traitements pour ce qui est des patients ayant subi au moins un évènement indésirable. L’ivermectine orale serait plus efficace que le crotamiton, le malathion, le benzoate de benzyle et le lindane selon une revue systématique, et plus efficace que la pommade soufrée à 10 % selon l’essai clinique comparatif randomisé de qualité limitée. Les patients traités par l’ivermectine orale qui subissent des évènements indésirables sont moins nombreux que les patients traités au soufre qui subissent des évènements indésirables, mais plus nombreux que les patients traités par une pyréthrine synthétique.L’ivermectine topique serait aussi efficace, voire plus, que d’autres scabicides. Les revues systématiques ne constatent pas de différence entre l’ivermectine topique et la perméthrine pour ce qui est de l’efficacité clinique. Selon l’une d’elles, l’ivermectine topique serait plus efficace que le malathion, le lindane, le crotamiton et le benzoate de benzyle dans le traitement de la gale, ainsi que le soufre une à deux semaines après le début du traitement. Le pourcentage de patients qui subissent des évènements indésirables est plus élevé avec la perméthrine topique qu’avec une pyréthrine synthétique et le malathion, mais moins élevé qu’avec le soufre.Bien que les revues systématiques et l’essai clinique comparatif randomisé recensés s’entendent en général quant à l’efficacité clinique de l’ivermectine orale et de l’ivermectine topique, les revues systématiques couvrent les mêmes études originales pour un grand nombre, et le corpus de données probantes provient principalement d’essais cliniques comparatifs randomisés de qualité limitée. En raison également de l’effectif limité des essais cliniques, les conclusions sur l’efficacité clinique sont éminemment incertaines. Pour ce qui est de l’innocuité, les conclusions sont elles aussi limitées par les lacunes dans le compte rendu des évènements indésirables. Les lieux où se sont déroulés les essais cliniques et la variabilité des régimes thérapeutiques utilisés limitent la possibilité de généraliser les constats dans le contexte canadien.Nous n’avons pas repéré d’études pertinentes au sujet du rapport cout/efficacité comparatif de l’ivermectine orale et de l’ivermectine topique par rapport aux scabicides dans le traitement de la gale.Trois guides de pratique recommandent l’ivermectine orale dans le traitement de la gale, et l’un d’eux recommande l’ivermectine topique comme traitement de rechange. Un guide recommande l’ivermectine orale seule dans le traitement de la gale hyperkératosique ou gale crouteuse, tandis qu’un autre la recommande en association avec la perméthrine en crème; ces recommandations ne semblent pas fondées sur des données probantes cliniques. Comme les guides de pratique ont été conçus pour l’Europe ou le Japon, la possibilité de les mettre en application au Canada est incertaine.