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Les dispositifs d’autoprélèvement pour la détection du VPH : un outil pour améliorer le dépistage du cancer du col de l’utérus

Le virus du papillome humain (VPH) est une infection répandue de l’appareil génital. Environ 97 % des cas de cancer du col de l’utérus sont attribuables à 12 souches du virus, et 2 souches en particulier sont à l’origine de 70 % des cas. Chaque année, au Canada, environ 1 300 femmes reçoivent un diagnostic de cancer du col de l’utérus, et environ 400 en meurent. À l’heure actuelle, le dépistage primaire de ce cancer consiste à pratiquer un test de Papanicolaou, ou test Pap, afin de détecter les cellules cervicales anormales susceptibles de devenir cancéreuses. Le test se pratique dans un milieu clinique, comme le cabinet d’un médecin de famille ou un centre médical.

Dans le cadre d’une analyse prospective menée en 2021 en collaboration le Partenariat canadien contre le cancer (PCCC), l’ACMTS s’est penchée sur les données probantes disponibles sur le recours aux dispositifs d’autoprélèvement pour la détection du VPH. Grâce à ces dispositifs, une personne peut prélever l’échantillon elle-même, soit chez elle ou au cabinet du médecin, plutôt que de le faire faire par un professionnel de la santé.

Les données probantes présentées dans le rapport d’analyse prospective indiquent que, pour la détection du VPH, les tests effectués sur des échantillons autoprélevés sont généralement aussi exacts que ceux réalisés sur des échantillons prélevés par un clinicien. Les constatations du rapport sont prometteuses, parce qu’elles contribuent à l’avancement du Plan d’action pour éliminer le cancer du col au Canada d’ici 2040. En collaboration avec ses partenaires, CPPP souhaite atteindre cet objectif en se concentrant sur trois priorités : améliorer les taux de vaccination contre le VPH, mettre en oeuvre le test de détection du VPH comme méthode de dépistage primaire, et améliorer le suivi des résultats de dépistage anormaux.

Le Plan d’action décrit plusieurs priorités relatives aux Premières Nations, aux Inuits et aux Métis, entre autres concernant l’offre de soins déterminés par les peuples autochtones et de soins adaptés à la culture plus près du domicile. L’autoprélèvement pourrait appuyer ces priorités particulières ainsi que la priorité consistant à faire du test de détection du VPH la méthode de dépistage primaire afin d’éliminer le cancer du col de l’utérus.

L’analyse prospective fournit en outre d’importants renseignements aux provinces et territoires canadiens qui travaillent à la mise en oeuvre de programmes pilotes afin d’évaluer le rôle de l’autoprélèvement pour la détection du VPH dans leurs programmes de dépistage du cancer du col de l’utérus. Un essai pilote (lien en anglais) mené récemment au Manitoba montre que l’envoi par la poste de trousses d’autoprélèvement améliore la participation au dépistage chez les femmes n’ayant pas subi de dépistage et n’ayant pas répondu aux invitations d’un programme de dépistage structuré.

Les dispositifs d’autoprélèvement pour la détection du VPH pourraient être particulièrement bénéfiques pour les personnes qui se heurtent à des obstacles au moment d’accéder aux services de dépistage classique, comme le manque d’accès à un fournisseur de soins primaires, que ce soit en raison de la distance ou de l’absence de moyen de transport, la difficulté d’obtenir des congés payés et des services de garde, ou encore des antécédents de traumatisme. Le cancer du col de l’utérus est plus fréquent dans certaines populations, notamment chez les personnes vivant en région rurale ou éloignée, les personnes à faible revenu et les personnes des Premières Nations, des Inuits et des Métis. L’offre de programmes de dépistage du cancer du col sûrs et adaptés à la réalité culturelle offrant des tests de détection du VPH sur échantillons autoprélevés pourrait aider à combler les manques dans le dépistage chez ces populations.

« Pour faire progresser les objectifs du Plan d’action pour l’élimination du cancer du col et en arriver à l’équité d’accès au dépistage, il est essentiel de remplacer le test Pap par des tests de détection du VPH, explique Erika Nicholson, vice-présidente de la lutte contre le cancer du PCCC. L’autoprélèvement est une importante stratégie qui nous aidera à atteindre notre objectif de dépistage, soit de soumettre 90 % des personnes admissibles à un test de détection du VPH d’ici 2030. Grâce à l’autoprélèvement pour la détection du VPH, plus de gens, dans plus d’endroits, notamment les personnes vivant en milieu rural ou éloigné et celles qui n’ont pas de fournisseur de soins primaires, auront accès au dépistage du cancer du col de l’utérus. Cette méthode offre aussi aux gens une option pour subir le dépistage au moment et dans le milieu où ils sont les plus à l’aise. »

Étant donné que les tests pratiqués sur des échantillons autoprélevés sont habituellement aussi exacts que ceux pratiqués sur des échantillons prélevés par un clinicien, et que ces nouveaux tests sont accueillis favorablement par les personnes participant à l’essai, les dispositifs d’autoprélèvement pour la détection du VPH pourraient être utilisés pour augmenter la participation aux programmes de dépistage du cancer du col. De plus, les tests de détection du VPH sur échantillon autoprélevés auraient un meilleur rapport cout/efficacité que les tests classiques.

Vous souhaitez en apprendre plus sur notre travail sur l’autoprélèvement pour la détection du VPH? Lisez le rapport de l’ACMTS : Les dispositifs d’autoprélèvement pour la détection du VPH.